Le gouvernement Legault annoncera dans quelques semaines, ça devrait être quelque part dans le coin de la rentrée scolaire, d’autres stipules pas avant le printemps 2025, des coupures massives et un gel partiel d’embauche dans la fonction publique québécoise afin d’être capable de faire face aux augmentations salariales obtenues par les différentes centrales syndicales pour les employés de l’État.
Cela était à prévoir, les syndicats joueront le jeu de la vierge offensée dans les médias suite à cette annonce, mais tous savaient que cela viendrait, même dans les coulisses des négociations ça se discutait parmi les syndicalistes présents.
C’est plusieurs milliards qui devront être récupérés, certains parlent d’un chiffre de 11 milliards, soit l’égalité du déficit d’opération indiqué au dernier budget présenté au début du printemps.
Ces coupures massives de personnel ne seraient pas globales, mais plutôt ciblées sans affecter aucun service à la population.
Des milliards coupés à même les budgets d’opération
Tout d’abord, ce seront des milliards qui devront être récupérés par les ministères et organismes du Québec à même leur budget d’opération. Cela veut dire couper dans l’acquisition de matériel informatique, d’acquisition de véhicules, d’abandon de projets informatiques, de diminuer considérablement les achats de publicités, et diminuer les acquisitions de fournitures de bureau.
Ce seront donc de nombreux contrats onéreux de consultants de toute sorte qui ne seront pas renouvelés.
Cette restructuration budgétaire inclura aussi de limiter les déplacements interurbains et d’accentuer l’utilisation de logiciel de communications collaboratives pour des rencontres interministérielles.
Cette récupération devrait aller chercher dans les sept à huit milliards de dollars sur cinq ans.
Coupures massives dans le personnel occasionnel
Ensuite viendront les coupures du personnel occasionnel, où le gouvernement espère récupérer près de deux milliards et demi sur cinq ans. Ce seront donc, graduellement, entre 3 500 à 4 000 employés de l’État qui verront leur contrat se terminer graduellement.
Le gouvernement réduira aussi son nombre de cadres, entre 250 et 350, en forçant les ministères et organismes à revoir leur structure d’organisation. Ce qui mènera à des fusions de services et de directions au sein des diverses entités et à l’abolition.
En échange de plus de contrôle en immigration auprès du gouvernement fédéral, certains avancent même que le gouvernement pourrait envoyer à Ottawa la gestion des déclarations de revenus des citoyens québécois qui serait dorénavant tenu que de faire un seul rapport d’impôts annuellement. Cette économie se chiffrerait à près de trois milliards de dollars pour le gouvernement du Québec. Mais elle serait engloutie à près de 30% par une restructuration du Ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration qui verrait davantage de ressources s’ajouter.
Rationalisation dans ses installations
Dans les conventions collectives octroyées à ses employés, le gouvernement a inclus le télétravail et ce dernier est là pour rester. Aucune modification aux termes du télétravail ne peut être effectuée sans négociation avec les syndicats Ainsi, avec des bureaux partiellement occupés, actuellement cela a un coût de revient mirobolant pour le gouvernement.
De l’efficacité sera au rendez-vous à ce niveau en appliquant, là où c’est possible de le faire, le partage de bureau entre employés lorsqu’ils sont en présentiel. Certaines directions de ministères et organismes seront forcés de quitter leur logement actuel pour aller vers des endroits présentement libres pour lesquelles le gouvernement du Québec paie déjà un loyer.
Certains pensent même que d’exiger qu’une seule journée par semaine de présentiel, contribuerait à diminuer le besoin d’espace de bureau pour le gouvernement.
Ainsi, dans la rationalisation de ses installations et des espaces de bureaux occupés, le gouvernement serait en mesure d’aller chercher près de deux milliards sur cinq ans.
Aucune augmentation de coûts des services offerts
Dans cette restructuration, le gouvernement du Québec ne prévoit aucune hausse de coûts des services payant offerts à la population, que ce soit pour l’obtention de permis divers ou de l’immatriculation de véhicule.
Ces coupures massives ne sont pas de l’austérité
Certains politiciens de gauche crieront au retour à l’austérité. Ce n’est pas cela qui se passe. Le gouvernement du Québec a trop dépensé durant la pandémie et ces coupures ne sont que le retour du balancier.
À la veille d’une récession hors du commun en Amérique, les gouvernements se doivent de réduire leur dépense et de boucler leur budget car emprunter n’est plus la solution, cette voie a été surutilisée dans le passé et des générations paieront pour les excès des gouvernements durant la pandémie.
Le gouvernement du Québec ne peut plus emprunter sans voir sa cote de crédit être affecté, et, ainsi, devoir emprunter à plus haut coût. Il n’a pas le choix pour les générations futures de procéder à ces coupures massives.
La fonction publique québécoise souffre d’obésité morbide et doit s’offrir un régime minceur. Non pas un régime drastique qui conduira à une nouvelle obésité dans quelques années, mais un régime sain, des habitudes, qui mèneront à une fonction publique plus efficace.
Ces habitudes saines seront l’application de ce plan de restructuration, entre autres de coupures massives, et résulteraient en une fonction publique plus efficace.
Un plan qui va décevoir les oppositions
Ce plan de restructuration, de coupures massives, va décevoir la première opposition, le Parti Libéral du Québec, et son candidat à la chefferie, Denis Coderre, va critiquer le gouvernement dans son ensemble, c’est après tout leur travail de le faire, ils sont l’opposition officielle.
Québec Solidaire va crier au scandale avec ces coupures massives, que c’est de la droite économique, mais encore une fois Gabriel Nadeau-Dubois sera dans le champ, lui qui voudrait plutôt que l’État produise et contrôle la plupart des services et besoins essentiels à la population ce qui augmenterait les impôts des québécois à des niveaux stratosphériques.
Le Parti Québécois va crier à la canadiennisation des services publics québécois avec ces coupures massives. Il faut dire que le Parti Québécois tend à oublier que l’argent ne pousse pas dans les arbres. De plus, certains fonctionnaires de Québec n’ont jamais oublié la coupure drastique qu’avait fait le Parti Québécois dans la fonction publique lors de la récession qui sévissait au Canada quelque temps après la défaite référendaire du Parti Québecois en 1980. Ainsi, dès janvier 1983, nombreux fonctionnaires avaient vu leur chèque de paie réduit de l’ordre de 14,6%. Une taloche pire que des coupures massives. Pour cette raison, par la suite, le Parti Québécois a toujours peiné à élire des députés dans la région de la Capitale Nationale.
Quant à Éric Duhaime du Parti Conservateur du Québec, il sera déçu que les coupes annoncées ne soient pas plus majeures. Lui qui aimerait, entre autres, une privatisation totale de la SAQ et d’autres sociétés d’État. Il est vrai qu’une ouverture partielle du capital des sociétés d’État du Québec obligerait davantage d’efficacité, donc augmentation des profits, au sein des sociétés d’État, étant donné qu’elles auraient des comptes à rendre à des milliers d’actionnaires plutôt qu’à un seul, le gouvernement du Québec.
Coupures massives, une stratégie politique de 3ᵉ année
Ces coupures massives dans la fonction publique québécoise est une stratégie politique de 3ᵉ année pour un parti politique au pouvoir. C’est très souvent durant cette année qu’un gouvernement peu procéder à de telles coupures sans que l’impact politique soit trop grand au scrutin suivant.
Par un stratagème de promesses et de bonbons lors de la dernière année avant les élections, les coupures massives seront reléguées aux oubliettes pour de nombreux électeurs.
Si ces coupures permettent de dégager des surplus, cela pourrait attirer de nouveaux électeurs vers le parti au pouvoir et la Coalition Avenir Québec pourrait peut-être même éventuellement annoncer une baisse d’impôt ou une baisse de la TVQ de 1%, ce qui allègerait le fardeau fiscal des québécois.
C’est politique 101 qui est appliqué ici avec ces coupures massives, rien de moins., n’en déplaise aux oppositions à l’Assemblée Nationale.